2007/06/28

le permis japonais

encore une occasion de m'arracher les cheveux sur la non efficacité japonaise, ou comment perdre une journée de sa vie ...

Je pars de bon matin, à 8h15 j'enfourche mon vélo, arrivée à 9h30 au centre de passage du permis (qui est complètement paumé : pour y aller, je prends le velo, un premier train, un second train, puis 30 min de bus).
Je monte au premier étage du bâtiment, au début tout se passe bien : je remplis des formulaires, j'avais bien tous mes papiers préparés donc tout baigne. On me dit d'attendre.
A 10h45, toujours pas de nouvelles, donc je monte au creneau : le bureau ferme à 11h et le consulat aussi bien que d'autres français de Furuno m'ont tous dit que ça prenait une demi-journée.
On me dit d'attendre encore un peu. Puis on me donne une liasse de papiers à aller amener à un autre étage, avec des formulaires à remplir encore. Je paie la première fournée de timbres fiscaux, de toutes les couleurs : ils servent pour l'établissement de la demande de permis de conduire.
On me fait le test des yeux, avec des couleurs et des formes à expliquer...heureusement la dame a des jetons de couleurs et je montre du doigt, parce que autant bleu et rouge ça va, autant jaune et vert c'est plus compliqué en japonais (sont tordus ces jap quand même).
Je recois un papier certifiant que j'ai des bons yeux. Ouf! Je vais à un autre guichet à l'autre bout du batiment pour payer la deuxième fournée de timbres fiscaux, ceux pour l'examen de la vue cette fois-ci.
Je remonte au premier bureau. Ils me font signer un par un tous les timbres fiscaux de façon à ce que ma signature soit à cheval sur les timbres et le papier. Ca ne les embete pas que je signe deux fois un timbre, du moment que c'est à cheval.
Et là ... ils m'annoncent que je dois attendre 14h10 pour la suite des événements.J'en crois pas mes oreilles, y a personne dans ce truc, et ils mettent je ne sais combien d'heures pour trois bouts de papier, et ils te disent de revenir l'après-midi parce que la pause dure de 11h à 14h10!!!
Je ne suis pas contente du tout du tout, parce que l'après-midi je devais avoir cours de japonais, et que les profs vont commencer à nous faire faire des revisions entre autres parce que j'ai demandé...vraiment pas contente.
Mais j'ai pas le choix, on est au Japon n'oublions pas, c'est l'Asie, donc ils peuvent faire plein de sourires et dire "oui oui", ils ont leurs idées et pas moyen de les en faire changer. Donc je prends mon mal en patience, et profite de ces 3h d'attente pour faire du japonais ...

C'est un endroit désert : à part le bâtiment des permis de conduire, il n'y a rien, pas même une petite épicerie pour acheter de quoi manger, il n'y a qu'un distributeur d'onigiri dans le batiment, sinon rien autour. J'essaie de me ballader, mais dans cette fournaise (32°, pas un pet de vent), il n'y a que les tortues dans la rivière, et les pylones dans les chantiers, qui subsistent dehors. C'est vide ...
Je retourne dans le bâtiment, mais ils ont mis la clim tellement fort que j'ai la chair de poule même avec t-shirt et chemise. J'observe cet énorme bloc de béton communiste, avec des bureaux microscopiques cachés derrière des rideaux pour qu'on ne voit rien de rien de rien de ce qui ne se trâme à l'intérieur ...

En passant, je tombe sur des panneaux de prévention routière ... J'aime beaucoup en haut à gauche la personne qui a commis une effraction qui se fait assomer par une liasse de billets de l'amende, en bas à gauche, le truc jaune c'est une bouteille de saké! Et oui, il ne faut pas boire quand on conduit, donc on coupe le cordon omblical qui nous retiens au flacon de saké ... et puis en bas à droite, le médecin conseille, de nuit, de marcher dans la rue avec une lampe frontale, des rétro lumineux aux bras, et des chaussures qui font des flash quand on marche!!! Je vous rassure, j'ai pas encore vu ça en vrai ...

A côté de ces affiches, il y a aussi celles pour les personnes recherchées par la police, avec des primes de 2 000 000 de yen, soit 12 000 euros, et en-dessous les affiches pour s'engager dans l'armée (pareilles que les françaises), et juste à côté, celles pour ... la "nursery school"!!




Je reviens a 14h10, on me fait encore remplir des papiers, et on me dit d'aller ... à la photo!!!!! Ben oui parce que la photo papier qu'on demande au début n'est utile qu'à la préparation du dossier. Pour le permis en tant que tel, la petite carte, ils ont une machine qui prend en photo le demandeur et ils la mettent en numérique sur la carte.
Puis la photo prise, encore un autre guichet pour payer encore des timbres fiscaux, cette fois-ci pour le permis physique, la carte qui ressemble à s'y méprendre à la carte d'alien registration card, qui est semblable à ma carte bancaire d'ici ...
Et là magique, on me dit d'attendre jusqu'à 15h pour la suite des événements . J'en peux plus ...

Petit retour sur les timbres fiscaux :
Au total, il y a donc trois fournées de timbres : ça permet de faire passer le temps aux demandeurs, pendant ce temps les employées peuvent avancer les dossiers, faudrait pas être efficace non plus, et demander aux gens d'amener tous seuls les timbres en une seule fois! C'est une caractéristique japonaise, qui se retrouve à tous les niveaux : créer des actions supplémentaires inutiles pour occuper les gens, pour qu'on ait l'impression d'etre toujours occupé. C'est le cas évidemment avec l'emploi, avec le japon qui très peu de chômage, mais alors les gens ont quels emplois! Distribuer des mouchoirs est un emploi; faire traverser les étudiants de plus de 20 ans dans le trou paumé de Doshisha où y a trois voitures par jour, c'est un emploi; prendre les feuilles que tend un supérieur puis faire trois pas pour les amener à une autre personne et revenir s'assoir en attendant le prochain tas de feuilles, c'est un emploi; et ça continue comme ça ... certaines municipalités n'hésitent pas à construire des routes juste pour créer de l'emploi (vous immaginez une route : rien que le nombre de japonais employés pour regarder les autre bosser, ça supprime tout le chômage de la région!!), ce qui détruit le paysage ... mais c'est vachement bien! Il y a des procès par des assoc de protection de l'environnement, et les avocats ainsi que les juges ont du travail!! Et si en plus la municipalité perd ... ben encore de l'emploi pour détruire la route, c'est génial.

Pendant tout ce temps, j'ai aussi pu observer le centre de test de conduite, parce que le permis ne se passe pas en ville comme en France, mais sur un circuit qui reconstitue grossièrement une ville. Des routes, des feux rouges ... mais pas d'autres conducteurs, pas de piétons qui traversent, pas de chien au milieu de la rue ... une bonne vaste blague quoi. Pourtant il paraît que le permis japonais est très difficile à obtenir.

Bref, à 15h, je me retrouve dans une espèce de salle de classe avec chaises et pupitres en bois et tableau à craie, avec une vieille japonaise qui hurle des instructions qu'évidemment je ne comprends pas. Une nana à coté de moi me dit grosso-modo où écrire quoi.
Puis le moment arrive où je vais enfin recevoir mon permis, mais en fait j'ai signé alors qu'il fallait écrire mon nom dans la troisième case à droite an partant du bas, et je retourne, et en fait il fallait le nom entier (avec mes deux deuxièmes prenoms Irène et Elvina ... ah mes chers parents, un seul prénom, Elia, ça suffisait pas??), et enfin, enfin, enfin, j'ai ce petit bout de plastique avec ma photo dessus ...

Je sors attendre dehors le bus dans la fournaise, la clim est vraiment trop forte.

2007/06/27

Photo de classe!

Aujourd'hui, c'était photo de classe!

Vu qu'elle est à 15 000 yen (90 euros), je ne pense pas vraiment l'acheter, par contre j'ai amené mon petit appareil photo, et hop j'ai demandé au photographe de nous prendre en photo!
Je suis arrivée à la bourre, et ils m'avaient gardé une place en plein milieu, au pied de Haga et Kaneda, et à côté de Shingo .. ils sont adorables.
Voilà donc le labo : à droite dans un coin pour pas trop qu'on les voit, les filles (4). Partout, des cheveux bruns et des yeux bridés ... quoique certaines teintures (les mecs seulement) éclaircissent un peu l'ensemble.
Vous échappez à la floppée de "V" avec les doigts pour les photo, je pense que c'est parce que ça doit etre une photo un peu officielle (donc Shingo fait le V par exemple, parce que c'est un rebelle...faut comprendre tout ça).
Donc voilà mes collègues de tous les jours ...

Kodo, évolution

Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de Kodo ...

Alors depuis, le riz na pas encore germé ne vous inquiétez pas. Par contre tout est vert, on ne voit plus l'eau...ça pousse quoi. J'espère que le riz germera avant que je ne parte en vacances.
Par contre, à côté des champs de riz, il y a des champ de ...
...lotus! On dirait des immenses salade en vrac, c'est rigolo. Ca aussi, j'amerais bien les voir en fleur. Et puis là vous voyez au loin mon train qui s'en va sans moi, alors puisque je l'ai loupé autant prendre des photos des champs de riz!

L'essore-parapluie

Les japonais sont dingues de parapluie, c'est normal vu qu'il pleut beaucoup. Mais quand même ...
Déjà, tout le monde a plusieurs parapluie; on (les français) a expliqué à une prof de japonais qu'en France, les parapluies c'était plutôt pour les hommes, mais ici, pas du tout.
Ensuite, ils déploient une ingéniosité pour les à-côté, vraiment impressionnante. Vous vous souvenez des "parkings" à parapluie avec un locker à l'entrée du musée à Tokyo (oui je sais c'est loin)? C'était déjà pas mal. Les jours de pluie, dans l'entrée de tout bâtiment un peu grand, il y a des sacs à parapluie à disposition : transparents, de 15cm de large sur un mètre de long environ, on le choppe à l'entrée, on met son parapluie dedans, et à la sortie on ressort le tout.
Mais dans les endroits très classes come le hall d'accueil du batiment de mon cours de japonais du vendredi matin à Doshisha, il y a mieux ...
Et oui, c'est un essore-parapluie! Ils le sortent quand il pleut, et tout le monde met son parapluie là-dedans, on le secous de haut en bas comme le montre la madame, et c'est bon! La matière noire est une sorte de mousse, et les plis du tissus du parapluie se glissent dans les fentes de la mousse. En pratique, la mousse s'impregne très vite d'eau, et l'essorage n'est pas très efficace ...

Le bordel au labo

Je ne sais pas ce qui se passe depuis quelques jours au labo, mais c'est l'agitation permanente pour des histoires de matériel. Changement d'ordis pour certains, changement des multiprises pour tout le monde, commande de carte mémoire exigée par les élèves auprès des professeurs (c'est ouf), achat d'une caméra Sony haut de gamme pour je ne sais quoi, bref, c'est du matériel.
L'occasion pour moi de prendre quelques photos, notemment un de mes voisins qui essaie de changer des trucs dans les fils derrière nos bureaux ... et ils vont lui donner du fil à retordre (hihi la bonne blague)!
Pendant ce temps, Shingo joue ... les ordis étant débranchés pour les histoires de prises, il se rabat sur ses jeux vidéos. Et il n'est pas le seul dans le labo.

Musique japonaise

Je vous parle de bouffe, un peu de temples, de villes et de montagnes, mais pas de musique. Enfin, si : vous vous rappelez la jeune japonaise habillée en rose, avec sa guitare rose, au tout début? Et bien voilà, c'était la musique japonaise. Un peu autre chose maintenant ...

Souvent le midi, à Doshisha, on a droit à des concerts, en général du rock (plus ou moins soupe), mais qui souvent finit par faire mal aux oreilles : il faut bien comprendre que les japonais peuvent (certains) éventuellement chanter juste, mais tant qu'ils chantent en japonais. Dès qu'ils sortent un mot d'anglais, c'est la catastrophe! Tous aux abris! Guillemin confirmera. Or, souvent, ils ne peuvent se retenir de dire un ou deux mots d'anglais, ne serait-ce qu'un "I love you" dans le refrain, et là il vaut mieux s'enfuir sous peine de se déchirer les tympans.

La photo à côté c'est un groupe un peu spécial, complètement déjanté, où le chanteur finit par se verser sa bière sur la tête (il fait plus de 30°, la bière se réchauffe, ça sert à rien de la boire, autant se faire un shampoing, miam), le batteur a une perruque blond platine, les deux guitaristes sont en panchos et se balladent dans le public, et une fille danse avec une baleine gonflable. Mais au moins c'est rigolo!

Et puis ce matin, j'ai entendu dans une galerie commerçante du ... rap japonais! Qu'est-ce que ça peut bien donner? Et bien finalement c'est pas si mal que ça : la prononciation japonaise est fondée sur des phonèmes très distincts, et les mots sont clairement syllabés, avec des phrases très saccadées, du coup ça va bien nturellement avec le rap (faut pas qu'ils chantent de l'opéra par contre, ça passerait pas du tout). Après, on peut éventuellement ne pas apprécier les envolées lyriques de temps en temps, mais faut se dire que c'est japonais, c'est différent!
Du point de vue des clips et des contenus des paroles, apparemment c'est assez paillettes le rap ici, pas vraiment ouech ouech on est des durs. J'ai quand même trouvé sur internet la chanson "Yachatta" de Hannya, une star du rap local, et c'est assez marrant :



Celle-là c'est toujours de Hannya, ça s'appelle "tchiotto matte" ce qui veut dire "veuillez patienter". Ca vous donnera une idée de l'ambiance des salles de jeux vidéo (même si c'est pas aussi horrible que ça en vrai quand même), et de la prostitution ... :



Celle-là, c'est plus space, c'est pas Hannya je crois, et c'est sur la guerre et l'armée, et il arrête pas de parler de famille et d'amis, je sais pas s'il se fait des bons copains à l'armée et que c'est sa famille ou alors que tout le monde meurt à cause de la guerre, m'enfin c'est spécial!

2007/06/24

Dimanche, Hiroshima (2)

Au milieu de tout ça, les Hiroshimiens (?) vivent quand même bien, et on apprécie beaucoup cette ville à la fois décontractée et dynamique, avec des restos pas trop chers et bons, un centre bourré de jeunes, un tramway à 150 yen (moins d'un euro) pour n'importe quel trajet et qui vient à une fréquence d'entre 3 et 7 minutes même à 22h, et où on trouve du premier coup des baskets en taille 39 ... ce qui est impossible autant à Osaka qu'à Kyoto.
Deux petites vidéos d'un jeune coupe avec leur fillette qui apprend à marcher dans le Parc de la Paix, avec des super chaussures sonores qui font "bip bip" quand elle pose le pied par terre!






Les arbres sont aussi assez drôles, on dirait qu'ils vont couler par terre. Ils bordent le parc.
Le midi, resto japano-italiano-espagnalo-belgio-français, où on mange du poisson et de la viande à la sauce soja, avec un décor de bières belges, du Pont l'Eveque sur le mur, un jambon espagnol sur le comptoir, des tacos au ménu, et du tiramisu au dessert (on n'a pas gouté malheuresement)... c'est bien, Hiroshima.
En partant du parc (vers 18h), on trouve un petit parc-temple très mignon, construit d'après les dessins d'un peintre chinois de la ville chinoise à laquelle Hiroshima est jumelée. Encore une occasion d'apprécier la juxtaposition du traditionnel et de l'hper moderne, dans une ville dont pas un bout de caillou n'a plus de 50 ans.

(photos et suite au prochain numéro ... attendez, j'ai vachement avancé là!)

Puis on se dirige vers le chateau d'Hiroshima, en béton armé et reconstruit au cours du 20° siècle comme la quasi totalité des chateaux japonais, mais ça fait toujours plaisir d'en voir. L'occasion pour Camille de se reposer un peu (il porte le gros sac), en attendant la pluie ... qui est venue, mais vraiment trois gouttes. On aura vraiment eu beau temps.





Quelques photos respectives ... puis direction la gare routière, le bus du retour, et l'arrivée à 5h et quelques à Osaka, Camille va à Furuno, moi je retourne sur Kyoto, puis Mukaijima, et Doshisha ...

Dimanche, Hiroshima (1)

Nous voilà donc partis de Miyajima. Direction Hiroshima, où nous dormons dans un super truc, le Aster Plaza Hotel, qui est en fait le centre culturel de la ville d'Hiroshima. Immense building (genre cité des congrès de Nantes), tout clinquant et tout (comme une cité des congrès quoi), et au denrier étage, les chambres pour recevoir les invités lors de congrès je pense. Mais là, pas de congrès, et les chambres, c'est pour bibi!
A un prix vraiment très abordable (6000 yen pour deux, soit 40 euros), on a une chambre très spacieuse, au dernier étage du building, dans l'angle de l'immeuble, avec donc deux fenêtres donnant sur la rivière à nos pieds. Gé-nial. Tout confort, pas un bruit, avec les yukata fournis et tout et tout.
Nous partons de bonne heure le lendemain pour la partie historique (et forcément moins amusante) de notre week end. Hiroshima, c'est la bombe A bien sûr, et la ville a fait construire quantité de mémorials et musées. Nous les avons finalement tous faits, et c'était très bien (même si j'ai parfois trouvé un peu de négationisme et un "oubli" de la culpabilité du Japon quand même).
La bombe est tombée en plein milieu de la ville, et a supprimé absolument tout. Plus rien ne n'existait après son passage. Les corps des personnes se trouvant à proximité de l'hypocentre ont été vaporisés, et on n'a retrouvé que l'impression photo de leurs corps sur les ruines (des ombres comme imprimées en négatif photo, avec le rayonnement de la bombe). Le plus impressionnant n'est pas le nombre de victimes en tant que tel, mais surtout l'instantanéité : une guerre fait malheuresement toujours des milliers de victimes, mais là ce sont 75 000 victimes qui meurent sur le coup (à comparer aux 84 000 victimes du premier raid sur Tokyo le 9 mars 1945), et 300 000 dans l'année des suites des blessures (brulures). C'est sans compter les effets secondaires dont souffriront les personnes exposées aux rayonnements radioactifs.
A proximité de l'hypocentre, une vaste zone n'a pas été reconstruite, mais transformée en Parc de la Paix, où se trouvent les musées et mémorials. Le tout a été aménagé et construit par Kenzo Tange (les parents, c'est pour vous ça). Le Musée de la Paix est le plus impressionnant, on y passera près de 4h. Le musée explique à la fois la situation de guerre, l'explosion de la bombe, les effets de la bombe, et l'actualité nucléaire (et la France n'est évidemment pas à son plus beau jour).
Le mémorial des enfants est constitué d'une cloche, et à côté des miliers de grues en papier (en origami) envoyées des enfants du monde entier. C'est très impressionnant. Des écoles envoient des liasses de centaines de grues à la fois. On voit des tableaux en grues, comme des mozaiques dont chaque pierre serait une grue en papier coloré.

Le musée de victimes de la guerre est comme un centre de témoignages : des livres, et surtout des vidéos, sont à disposition des visiteurs pour avoir accès à des témoignages de personnes ayant survécu à la bombe. Très très marquant.

Le cénotaphe contient les noms des victimes identifiées de la bombe, et la flamme de la paix y brûle : elle ne s'éteindra que lorsque la denrière bombe nucléaire aura disparu de la terre (il faut qu'ils prévoient du fioul, c'est pas près d'arriver).

Pas loin, la Cloche de la Paix : une très ancienne cloche japonaise est située sous un porche, et chaque visiteur est invité à aller la faire sonner. Le son produit retentira partout dans le monde et rapelle qu'il faut supprimer les armes nucléaire.

L'un des très rares bâtiment à avoir résisté est l'ancien entrepôt des marchandises d'Hiroshima : en béton armé, il a pu résister partiellement, notemment sa couple (il y avait deux enceintes autour du bâtiment principal, seul le bâtiment a partiellement résisté). C'est la seule ruine qui a été conservée, comme souvenir (après de nombreuses tergiversations). Elle est surnomée le "dôme de la bombe A".

Samedi, Miyajima (5)

allez allez c'est bientôt la fin ... je m'auto-encourage pour arriver à terminer le récit de ce week-end!

Donc on a descendu la montagne et mangé des udon avec des daims. Nous nous dirigeons vers le temple rouge, que nous n'avons qu'entraperçu ce matin : maintenant, on le visite pour de vrai. Entre temps, la marée est descendue, du coup le temple à les pieds au sec. Il est vraiment très rouge ... le moindre morceau de bois est peint en rouge, en fait. Seules les cloisons sont en blanc, et le sol en bois naturel non peint. Ca fait mal aux yeux!
On voit du coup également le tori à sec, et les gens qui viennent le voir de près, à pied, à travers la vase ... on dirait la Bretagne. Nous aussi on ira le toucher juste après la visite du temple.
Dans le temple sont stockées des offrandes aux dieux ... des barils de saké!!! et apparemment les dieux sont de gros buveurs.
On assiste par pur hasard à une cérémonie de mariage dans le temple! La mariée est en rose, sa mère en noir, deux magnifiques kimonos. Le marié est en habit traditionnel, le même que celui que portaient les joueur de tambour lorsque les pompom girls dansaient à Doshisha... Des prètres avec une coiffe chelou comme au Aoi matsuri font des prières, il y a un "maître de cérémonie", et deux jeunes filles du temple qui aident le maître de cérémonie. Pas un bruit bien sûr, c'est une cérémonie silencieuse, comme toutes les cérémonies ici (même si c'est pas triste du tout!). On a le droit à la photo de mariage en prime!
La plage, au Japon, c'est pour Maman : le site balnéaire au 19° siècle!! Les japonaises (pas toutes, heuresement, mais beaucoup) viennent en chaussures à talons et ombrelle marcher dans la vase auprès du tori. J'ai réussi à en choper une en photo ... avouez qu'elle est pas mal. Et en sépia, on se croirait vraiment à Deauville il y a ... quelques "années"!!

La plage est ici comme partout dans le monde l'endroit rêvé pour les enfants, bien sûr accompagnés de leurs grands-parents ... on dirait vraiment la Bretagne! Par contre, petit plus ici, les daims aussi aiment la plage! Ici vous voyez une japonaise aux prises avec un animal qui essaie de lui piquet son sac. On a beaucoup rigolé, et Camille est même allé prêter main-forte à la japonaise - et bien s'amuser avec la bestiole surtout!
Les touristes ne doivent pas assez acheter de croquettes pour daims, du coup les pauvres doivent mourir de faim ... et ils se rabattent sur les algues, nourriture bien sûr traditionnelle de ces bêtes des forêts.
On décide nous aussi de nous baigner...mais à côté d'un plus petit tori! Une petite crique pas loin de là nous attend tranquillou. On avait quand même pensé aux maillots de bain, et dans un décor breton (avec la patite barque, vous trouvez pas?), avec une eau à la température bretonne (visez le Val-André), on se délecte en cette fin d'après-midi (il est environ 18h, les japonais sont déjà presque couchés à cette heure-ci) d'un bain bien mérité et délicieux.

Puis c'est le retour au ferry, avec un coucher de soleil sur les montagnes d'Hiroshima ...

2007/06/23

Samedi, Miyajima (4)

Oui, je sais, ça fait aucoup sur Miyajima, mais c'était tellement bien que j'ai envie de vous montrer le plus de choses! Promis après je reviens sur mes champs de riz de Kodo.

Alors donc on était en train de descendre de la première montagne pour regrimper vers le mont Misen, et on était arrivé au temple.
Donc nous voilà maintenant au fameux mont Misen, qui vaut en effet le détour! Panorama complet cette fois-ci, grâce notemment à une petite structure aménagée pour pouvoir regarder au-delà des arbres. En fait, un téléphérique part de la bourgade en bas, au débarcadère (là où il y a aussi le templ rouge et le Tori), et amène les visiteurs à proximité du sommet du mont Misen ... du coup, là, on voit quelques jeunes! Vraiment, les jeunes japonais d'aujourd'hui ... nous on est plutôt fiers et surtout très contents d'être montés à pied!
Pour le panorama, regardez la vidéo précédente, vous verrez très bien comment c'était. Mais quand même, une des îles de la baie nous a beaucoup plu, une petit morceau de terre au milieu de l'eau, tout seul, vraiment très sympathique ... on l'appelle "nichon de belle-mère", en référence au fromage lillois auquel on avait goûté quand les parents de Camille sont venus nous voir à Lille!
En haut du mont Misen, les daims ont également élu domicile, du coup ils essaient de rentrer dans la buvette installée ici. Et oui, tout le monde aime le Coca-cola ...
On essaie désespérément de voir des singes, mais pas moyen, ils restent invisibles. Pourtant normalement, ils sont très "calins" et adorent piquer les affaires des touristes! Nous nous contentons donc des panneaux d'avertissement sur le comportement de singes.
On amorce ensuite la descente, et ouh la la les mollets souffrent! Tiens oui d'ailleurs pour ceux qui sont au courant de mon genou cassé (dédicace au Groupe 7...), ben il a très bien supporté l'exercice! Même pas mal!!
Sur le chemin, on croise des sortes de barrages en pierre, des masses énormes dans les "rigoles" de la montagne pour limiter les écoulement de boue lors des typhons. Si le barrage semble surdimentsionné quand il n'a pas encore servi, on imagine assez bien la violence des typhons en voyant un barrage plein!! Camille est ici assis à côté d'une petite rivière (les pluies n"ont pas encore vraiment commencé).
Arrivés en bas, il est 14h passées, et nous n'avons rien mangé depuis ce matin 7h30 : on trouve un bouiboui qui fait des udon (les grosses pates qui ressemblent à des verres de terre, je vous en avais mis en photo) pour pas trop cher, alors hop on s'installe. Ca fait du bien de se poser!!
Les daims sont évidemment au rendez-vous quand il s'agit de bouffe, même si la propriétaire essaie de les chasser quand ils s'approchent trop des tables ... mais parfois, elle ne les voit pas!! Regardez la chronologie ci-contre : d'abord checker si la patronne me voit, puis vérifier que la touriste qui me prend en photo ne va pas me chasser, et hop! je viens grignoter ce qui se trouve sur la table ... manque de bol, y avait rien à manger! BOUH! c'est de ta faute toi avec ton appareil photo!!

Nous repartons rassasiés, et quittons la montagne boisée pour retourner dans la partie civilisée de l'île.

(je vais me coucher ... )